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Coupe d’Europe du 10 000 m : Jimmy Gressier et les Bleus font le show à Pacé


Comme en 2021, mais à la maison ! Devant un public tout acquis à sa cause à Pacé (Ille-et-Vilaine), Jimmy Gressier a pris avec panache la succession de Morhad Amdouni, titré à Birmingham l’an passé, et mené la France à une seconde victoire par équipes d’affilée lors de la coupe d’Europe du 10 000 m. Il réalise les minima pour les Mondiaux de Eugene et les Europe de Munich. Une dernière compétition à laquelle pourront aussi Yann Schrub, Emmanuel Roudolff-Lévisse, Florian Carvalho et Mekdes Woldu, qui ont, eux aussi, réalisé les minimas continentaux.


Il s’est roulé au sol, a fait le poirier, envoyé des baisers à la foule, tapé dans les mains des spectateurs des premiers rangs. « Une course de folie », s’est exclamé Jimmy Gressier, vainqueur de la coupe d’Europe du 10 000 m masculine devant un public breton qu’il a fait chavirer en clôture de programme. « On veut gagner à domicile, cette année et aussi les suivantes. » Le récent champion de France du 10 km avait annoncé la couleur la veille, en conférence de presse. Il a joint le geste à la parole… non sans que le plan s’avère perturbé par le clignotant mis précocement par le lièvre censé l’aider à accomplir son objectif. « C’a donné une course olé-olé, mais j’aime les surprises et j’arrive plutôt bien à les contrer. »



C’est ainsi presque malgré lui que Jimmy Gressier s’est retrouvé seul en tête, sa foulée dans les lumières vertes de la ‘Wavelight’ indiquant les minima pour les championnats du monde de Eugene (27’28’’), seul l’Espagnol Carlos Mayo, son rival annoncé pour la victoire, venant interrompre un temps ce monologue du Français face à la machine. « C’est à double tranchant, cet outil, détaillait le vainqueur à l’arrivée. C’est une aide et un repère, bien sûr, mais quand, à quatre tours de la fin j’ai vu qu’elle s’éloignait, j’ai pris un petit coup derrière la tête et commencé à douter. Ensuite, lorsque j’ai vu à l’entame des deux derniers tours que je restais à portée de sprint des lumières, je savais que ça devait passer au finish. Je suis moins ‘dans le dur’ sur 10 000 m que sur 5000 m. Je termine moins cramé. »




Le tir groupé des Français

Au point de claquer un 27’24’’51 qui laisse son dauphin Mayo à distance respectable (27’53’’12)… et toute l’équipe d’Espagne avec lui. Car derrière, les Bleus ont joué à merveille leur partition collective, le classement par équipes étant défini à partir des trois meilleurs résultats de chaque nation. Yann Schrub (4e, 27’59’’32), Emmanuel Roudolff-Levisse (11e, 28’06’’28), Florian Carvalho (12e, 28’06’’30) et Yoann Kowal (finalement 26e, en 28’47’’47) ont assuré la représentation tricolore dans le groupe de chasse en même temps que les trois premiers remplissaient les minimas pour les ‘Europe’ cet été, fixés à 28’15’’ (Corentin Le Roy termine plus loin, 29e en 29'26''26). « Les autres nous ont laissés beaucoup mener, on y a grillé des cartouches, mais dans cette ambiance folle on l’a fait de bonne grâce, expliquait Yann Schrub. On a voulu faire plaisir au public. Individuellement, je suis un peu déçu, mais on a fait une vraie course d’équipe et on est heureux de voir que le titre par équipes est au bout. » Même son de cloche chez Yoann Kowal : « C’est une fierté d’avoir mis le maillot tricolore devant ce public. Dans d’autres conditions, je n’aurais peut-être pas fini. C’était la course un peu de trop pour moi, j’ai poussé la saison trop longtemps. Mais j’ai apporté ma pierre à l’édifice en emmenant, je ne me suis pas caché à l’arrière. » Quant à Florian Carvalho, il soulignait combien « je me suis arraché à la fin à cause des deux Espagnols présents avec nous. C’était mon seul objectif : les ‘gratter’ pour prendre du temps. J’ai fait ma part. Jimmy… Pff, c’est fort ce qu’il fait. Individuellement, Yann peut essayer de le rattraper, moi c’est plutôt essayer de ne pas trop décliner (rires) ! »


Des Bleues fougueuses


L’équipe de France féminine aurait aimé connaître pareille journée, mais le cavalier seul de la Turque Yasemin Can (31’20’’18) et la densité allemande (2e, 3e et 10e places) ont, chacun à leur manière, rendu leurs équipes intouchables. Derrière, Mekdes Woldu (8e, 32’11’’72) s’est accrochée pour aller chercher à la fois les minima pour les championnats d’Europe et son record personnel, emmenant les Bleues vers une encourageante sixième place collective. « Ce n’est pas tout à fait ce que je voulais mais c’était dur avec le vent. Après, c’était génial de courir à domicile et je me réjouis de ce nouveau titre de championne de France. » Un temps dans la foulée de Mekdes, Margaux Sieracki termine 22e (33’09’’80, record personnel), après avoir « fini les dix derniers tours au mental, dans le dur ». Méline Rollin complète le podium national Elite, améliorant son record personnel de plus de trois secondes (33’28’’05 contre 33’41’’05). « Melody (Julien, ndlr) était fiévreuse au début du stage, on ne savait pas si elle serait en forme ou pas, alors je me disais que c’était possible d’être troisième Française, voir mon chrono compter pour le classement de l’équipe de France et faire médaille aux France. » « On a une équipe féminine jeune, et ce manque d’expérience s’est un peu fait sentir, estimait Patrice Binelli, responsable national du 10 000 m. Mais c’est une promesse pour l’avenir. Cela fait d’ailleurs plusieurs années que l’équipe de France n’avait pas présenté six filles au départ. Hormis Mekdes, il n’y a que des 1998-99 dans ce groupe ; le meilleur est à venir pour elles. » Jusqu’à imiter les garçons dans un avenir plus ou moins proche ? « Cette victoire confirme aussi la profondeur de l’équipe masculine, poursuit Patrice Binelli. Victoire en individuel et par équipes l’an dernier, à nouveau cette année. On confirme, et le bail à Pacé débute de la meilleure des manières. »


Championnats de France

Des tauliers et des nouveaux visages


Les titres nationaux Elite étaient attribués dans le cadre des courses de la coupe d’Europe. Ils sont donc revenus à Jimmy Gressier (Boulogne-sur-Mer AC) et Mekdes Woldu (Entente Franconville Cesame Val d’Oise).


Chez les espoirs, Ines Hamoudi (US Talence), vainqueure en 2020 chez les U20, a récidivé dans la catégorie supérieure en 34’50’’59, son record personnel. Côté garçons, Pierre Bordeau (Racing Multi Athlon) a décroché en 29’39’’42 sa troisième médaille d’or en 2022, après le cross et le 10 km.


Victoires, en juniors, de la locale Constance Dennilauler (Stade Rennais - S/l Pacé en courant) en 37’44’’06 et de Louis Michel (Velay athlétisme) en 31’51’’22, record personnel, à l’issue d’un final très serré.


Chez les masters, Aline Jourdain (Stade Dieppois), en 35’55’’77 (record personnel) et Mathieu Brulet (AS Saint-Junien), en 30’25’’18, sont montés sur la plus haute marche du podium. Enfin, les 30 minutes cadets ont été dominés par Caroline Dennilauler, la petite sœur de Constance, avec 8147 mètres parcourus, et Maël Henric (EA Rhône Vercors 26 07), dont les 9626 m ne sont pas très éloignés du record de France U18 de la spécialité détenu depuis 2020 par Baptiste Cartieaux (9746 m).

Textes : Guillaume Willecoq Photos : G. Hamon - B. Daniel / Capture My Sport / FFA


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